Une médiation pédagogique, aussi courte soit-elle, demande de respecter les impondérables de la méthodologie de projet. Dans le cadre d’une unité d’enseignement, le Musée de Normandie nous a confié, à moi et mes camarades de formation, la mission de réaliser une médiation vers un public scolaire le 24 mai 2013 entre 9h30 et 12h, lors du Salon du Livre de Caen.

Cette mission était régie par un cahier des charges strict qui nous a permis néanmoins de mettre en pratique nos diverses compétences en terme de conception et de réalisation d’une médiation culturelle. Ce cahier des charges imposait :

• Que la médiation soit composée de quatre activités différentes ;
• Que le public soit composé de 6 demis classes de Grande Section à CE2 ;
• Que ces activités soient dans des parties différentes du château de Caen ;
• Qu’elles permettent à l’élève de découvrir un aspect du Château de Caen ;
• Que chaque activité ne dépasse pas 15 minutes ;
• Que l’on favorise le travail de coopération par les élèves ;
• Qu’une activité finale rassemble les élèves et tiennent lieu d’un travail collaboratif ;
• Que chacun des médiateurs réalisent deux activités différentes en médiation directe.

Les élèves des trois classes participant à cette découverte du château y venaient pour présenter dans la salle de l’échiquier des saynètes théâtrales l’après-midi même préparées en classe dans le cadre du projet Théa. Au cours de la matinée, 45 minutes de répétition étaient programmées pour chaque classe à des heures précises. La contrainte horaire était donc un facteur supplémentaire à prendre en compte dans la conception et l’organisation de cette médiation.

Le planning a donc été décidé en premier lieu et la conception des médiations s’est basée sur cette première contrainte.

Franck ACHARD de l’O.C.C.E. nous a accompagné dans la production et a pu valider à son terme le contenu des activités.

Pour faciliter le travail en équipe des médiateurs et pour alléger la surcharge de travail, il a été décidé communément que nous nous séparerions en deux groupes préparant chacun deux des quatre activités. Moi-même, Camille FAVREAU et Anouk DELCOUR avions la charge de concevoir les activités autour du Jardin des Simples et de la Porte Saint-Pierre.

Voici les scénarios des deux médiations construites et des travaux préparatoires (Jardin des Simples / Porte Saint-Pierre) et des documents préparatoires (Plan du jardin du simples / Fonctions des plantes du jardin)

La communication vers les enseignants et les accompagnateurs a consisté en un texte explicatif qui résume l’intention de notre activité et décrit le déroulé de la matinée, accompagné pour chaque groupe d’une feuille de route sur laquelle l’accompagnateur peut s’appuyer pour guider les élèves.

L’évaluation de cette médiation s’est composée d’une captation vidéo de chacune des médiations et d’une analyse a posteriori de ces médiations en s’appuyant sur les vidéos.

La médiation, bien que finement préparée et réfléchie, a été perturbée par une pluie battante et un froid inhabituel pour un mois de mai. La contrainte des lieux ne pouvant proposer une médiation abritée, il nous a été nécessaire à moi et mes camarades de faire preuve d’une grande adaptabilité. Pour remédier à cette contrainte, les activités ont été raccourcies à l’essentiel sans sacrifier la portée pédagogique de la médiation. Nous avons aussi laissé le temps pour chaque classe de trouver un endroit à l’abri pour qu’ils puissent se sécher et se réchauffer.

L’analyse des vidéos et des médiations proposées nous a donnée des informations précieuses sur l’organisation et la mise en pratique d’une telle réunion. Tout d’abord, il est indispensable de prévoir le panel le plus large d’éléments perturbateurs et proposer des solutions de secours au cas échéant. Il faut aussi penser en amont à la coordination entre les participants (responsabilité du pilotage, moyen de communication entre les intervenants) afin que le moindre problème puisse être résolu au plus vite. Enfin, il est indispensable de bien communiquer en amont avec les enseignants et les accompagnateurs. En effet, bien que nous trouvions notre message explicatif relativement clair et précis, nous avons pu constater que certains enseignants semblaient perdus et peu au courant de la teneur de notre activité.

Pour qu’une médiation pédagogique se passe le mieux possible, une structure culturelle doit envisager toutes les possibilités et faire preuve de qualités de communication et d’une grande préparation. Chaque hypothèse doit être envisagée et des aménagements doivent être prévus en conséquence. Enfin, l’évaluation d’une médiation, même ponctuelle, est indispensable pour mesurer les effets et les compétences des médiateurs intervenants.